Nouvelle Fantastique.

Je voudrais vous proposer à tous de lire la nouvelle que j'ai écrite dans le cadre du concours de nouvelles fantastiques du niveau seconde. Nous sommes à peu près 180 élèves à écrire une nouvelle, et il y aura 3 lauréats. Pour ceux qui seraient en Seconde, vous devez connaitre les critères de la nouvelle fantastique, ceux qui y sont passés, vous devriez vous en rappeler un peu, et ceux qui y sont pas passés, et bien...Découvrez par vous même ^^


L’ANAGRAMME





En arrivant, essoufflé par sa course folle à travers les rues encore endormies de Toulouse, Pierrick prit de sa main libre le quotidien « 20 minutes » et se dirigea vers le quai d’accès Jean Jaurès. Furtivement, il jeta un coup d’œil aux chiffres alignés de sa montre. Il était en avance. Autour de lui, le lieu était baigné dans un tohu-bohu infernal, collégiens, lycéens et salariés occupant tout l’espace disponible, regardant frénétiquement les lignes sur lesquelles allait s’arrêter le métropolitain. S’installant à l’angle d’un mur, Pierrick se mit à lire la une du journal intitulée « Meurtre dans le métro toulousain ». Le journaliste expliquait que la victime était une jeune étudiante à l’Institut d’Etudes Politiques, d’origine chilienne, nommée Sara Enujej. Elle s’était fait assassiner la veille au soir à la station Jean Jaurès, les raisons de cet homicide restant encore inconnues. Alerté par le bruit produit par l’arrivée du métro, le lycéen interrompit sa rapide lecture et se dirigea prestement vers les portes entrebâillées, invitant les passagers à monter. On se bousculait, on jouait des coudes pour être le premier à trouver une place assise. Pierrick se glissa, souple et agile, entre deux hommes ne voulant manifestement pas se céder mutuellement du terrain, et prit place à côté d’une fenêtre. En effet, étant claustrophobe, il avait toujours eu peur de montrer dans un ascenseur, et chaque matin se sentait étouffé dans cette étroite rame, pleine à craquer, mais devait s’en accommoder tant bien que mal. Une fois la foule entassée dans le compartiment, les portes se refermèrent, et, alors qu’il aurait du sentir sous ses pieds la vitesse augmenter, tout s’arrêta, brusquement.



La lumière s’éteignit, le panneau qui quelques secondes auparavant affichait en grosses lettres « Jean Jaurès », venait de prendre lui aussi la couleur de la nuit et le raffut des hommes impatients et pressés se figea. Comme si le monde vivant venait de laisser place à un royaume dénué de vie. Pierrick eut un haut-le-cœur. Plus aucun bruit de pas, de paroles ou de rire ne résonnaient, ni dehors apparemment. Tous les passagers qui étaient descendus n’avaient tout de même pas pu se volatiliser aussi vite ! Et ceux montés en même temps que lui, comment se faisait-il que cette ultime trace de vie se soit évaporée aussi ? S’était-elle seulement évaporée ? Une bouffée de chaleur le submergea. Il avait toujours redouté rester enfermé. Et voilà que sa pire crainte devenait réalité… Des questions fusèrent dans son esprit, tourmenté par la panique, renforcée par sa phobie, enfermé, et seul. Il ne parvenait à définir si oui ou non la vie était présente. Peut-être eux non plus ne pouvaient plus bouger, paralysés par cet effroi. Le jeune homme plaqua sa tête contre la vitre glacée, qui lui fit l’effet d’une brûlure. Il étouffait, au moment où, alors qu’il pensait ne jamais s’en sortir vivant, une lueur fit son apparition. D’abord faible, elle devenait de plus en plus forte. Pierrick cessa de respirer, effrayé par cette arrivée si soudaine qui n’avait rien…d’humaine. Mais elle bougeait, oh oui, bougeait devant lui ! Comme animée d’une vie et d’une volonté ! Le lycéen la voyant s’éloigner inspira une longue goulée d’air, et se recroquevilla sur son siège, points serrés dont il sentait l’humidité, perles de sueur s’écoulant le long de ses joues, glacées, elles aussi. Il suivi cette lumière du regard, ses autres membres étant devenus immobiles, son cœur battant la chamade, cognant, fou, contre sa poitrine, respiration sifflante, hachée, pensées funèbres, peur, effroi… La lumière intérieure et extérieure revint une fraction de seconde. Les craintes de Pierrick semblaient s’avérer vraies : il n’aperçut personne, pas âme qui vive. Cependant il distingua sur le quai comme une forme humaine, sombre, sombre comme les ténèbres dans lesquelles il était littéralement plongé. Cela avait pu être une déformation de sa vision habituée à présent au noir… La petite tache blanche revint, elle semblait le regarder, s’intéresser à lui, et Pierrick, désemparé, ne sut que la dévisager. Alors une idée folle lui traversa l’esprit. On dit que les esprits reviennent souvent sur le lieu de leur mort. Et si cette Sara Enujej était au final cette lueur, l’esprit de la défunte ? Un frisson d’épouvante lui hérissa l’échine. Si cette lumière était l’esprit, s’il se trouvait entre la vie et la mort, alors où se trouvait-il lui-même à cet instant ? Il aurait voulu repousser la lueur, la rejeter, la chasser, qu’elle retourne là d’où elle venait, hurler sa douleur, sa peur et son désarroi…Mais aucun son ne put s’échapper de sa bouche, close par la terreur. Pierrick ferma les yeux pour se réveiller de ce cauchemar. Lorsqu’il rouvrit ses paupières engourdies, la lueur avait disparu.



Au même moment, l’électricité revint. Sur le quai, il aperçut un homme vêtu de noir, pointant une lampe dans sa direction. Après que le contrôleur eut tourné le dos à la rame de nouveau vivante, le regard de Pierrick se tourna vers le panneau d’affichage. Contre toute attente, il vit s’afficher l’espace d’une seconde seulement « Sara Enujej » au lieu de « Jean Jaurès ». Il venait de comprendre qu’il existait un lien entre le nom de la victime et celui de la station. Le mélange des lettres de l’un formaient une anagramme de l’autre.

Tout comme Jean Jaurès, les convictions politiques pour lesquelles cette jeune chilienne se serait battue durant toute sa courte vie seraient-elles à l’origine de son assassinat ?



(PS : La nouvelle est censée tenir sur une page Word, donc j'ai dû la racourcir à mort -_-")

Je suis pourtant passé par la seconde et pas entendu parlé. Bon allé je lis^^

Un bon réçit bien accrocheur ! Très bien rédigé . Cependant une remarque j'ai trouvé la chute faible et trop expéditive par rapport au reste ; si je peux me permettre un conseil ça serait que tu la retravailles . Voila encore bravo .

Ouaip, je sais pour la chute, elle était plus longue au début, mais j'ai dû l'emputer, sinon ça passait pas >_>.
Déjà que là elle est au moins raccourcie de moitié, j'aurais VRAIMENT du mal à en rajouter sur la chute, sinon après y'a plus rien dans le reste de la nouvelle -_-".
Mais bon, merci quand même ^^